Oratoire Saint-Cénéré de Saulges

Saint Céneré et son frère Saint Céneri naquirent à Spolète, en Italie peu après l'an 600. Eduqués chrétiennement, ils comprirent comme un appel du Seigneur cette phrase de l'Evangile : " Quiconque laissera pour moi son père, sa mère, ses frères, ses soeurs, ses biens, recevra le centuple et possèdera la vie éternelle ". Ils recoururent à la prière pour connaître la volonté de Dieu ; et un ange les avertit de se rendre d'abord à Rome où en temps opportun il leur fera connaître le dessein de Dieu sur eux.

Pèlerins de Saint Pierre, ils furent reçus avec bienveillance par le Pape ; leur vie exemplaire attira sur eux l'attention du Pontife qui les créa cardinaux-diacres. Détestant les honneurs, craignant la tentation de l'orgueil et redoutant de ne pas accomplir la volonté divine, dans une prière humble et persévérante, ils demandèrent à Dieu sa lumière. L'ange apparut de nouveau : " Allez dans de lointaines contrées de l'Occident, vous pourrez librement vous élever à Dieu par la contemplation et la prière ".

Les deux frères quittèrent Rome (où ils avaient séjourné 5 ans) pour la Gaule qu'ils traversèrent jusqu'au lieu qui s'appelait autrefois Salvia (Sauges) capitale des Arviens, où ils se fixèrent. Quelques temps après, Saint Céneri, poussé par la grâce, quitta son frère pour aller vivre là où est aujourd'hui le village qui porte son nom (Orne).

Céneré s’applique à la plus grande sagesse. Que de veillés, de prières et autres bonnes actions n’offre-t-il pas à Dieu ! La renommée de sa bonté s’accroît dans le peuple et une foule de gens afflue vers lui. Ainsi se développe la communauté chrétienne de SAULGES et la construction par la suite de l’antique église Saint Pierre. Dieu récompensa son zèle par des grâces insignes : Céneré connaissait le secret des coeurs, avait le don de convertir les pécheurs, de rétablir la concorde et la paix, d'opérer des miracles (citons : guériqon d'un lépreux par la prière, d'un aveugle par un signe de croix).

Toute la contrée souffrant en même temps d'une terrible sécheresse, d'une épouvantable famine et d'une meurtrière épidémie, l'Evêque du Mans, Saint Béraire, vint demander à Céneré d'intercéder pour le peuple. Et le triple fléau cessa à l aprière de Saint Céneré. Ce qui le fit appeler le père de la Patrie.

Sentant sa fin prochaine, Céneré donna ses derniers conseils à ses disciples, reçut des Sacrement et mourut le 21 juillet 680 à la suite d’une maladie. Son corps fut inhumé dans l'ancienne église de Saulges, mais vers les premières années du VIIIème siècle, à la demande de l’évêque d’ANGERS, ses reliques furent déposées dans la cathédrale de cette ville.

Saint Céneré est toujours honoré à Saulges, qui détient une relique du Saint exposée en permanence à la vénération des Pèlerins.

 

Abbé GIRARD
Curé de Saulges
de 1938 à 1961